Le bénévolat, ça eût payé

Fouillant dans mes affaires, j’ai retrouvé une lettre assez marrante du 21 juillet 2006, adressée par moi à la Direction des Écoles primaires de St-Maurice. Mais lisez plutôt:

Sonorisation Place Val-de-Marne et à la cure
lors de la fête de clôture des écoles en juin

Monsieur,

Je pensais vous adresser une facture de Fr. 100.- certainement pas surfaite pour la pres­ta­tion citée en marge. En effet, j’ai dû régler sur-le-champ mon acolyte, Jean-Claude Barman, à hauteur de Fr. 50.- pour ses 3 heures de présence.

Je «pensais» facturer; je ne le ferai pas.

Sur les Fr. 100.- à percevoir, je devrais payer au fisc les 38% d’impôt marginal. Il me reste donc grosso modo Fr. 12.- pour mon travail de préparation, transport, montage, démontage et de mise à disposition pour env. Fr. 8’000.- de matériel (6 heures environ pour moi seul), soit un salaire horaire – net tout de même – de Fr. 2.-. Que du bonheur. Mais accepteriez-vous de travailler à ce tarif? Et de payer vos employés de votre poche, de surcroît?

Comme je suis d’autre part assujetti à la TVA, que je n’aurais franchement pas le culot de ré­percuter sur votre vénérable institution, le compte n’y est pas et je ne vois guère l’intérêt de travailler dans de telles conditions à l’avenir.

Il aurait été plus simple de prévoir ce montant sous forme d’enveloppe, avec une quittance à signer, comme cela se fait pour tout artiste. Vous y penserez je l’espère à la prochaine occa­sion. Engagement spontané et gratitude y trouveront alors leur compte.

Mais passons: la fête était vraiment réussie, je vous en félicite et j’ai eu beaucoup de plaisir en votre compagnie. Cela n’a évidemment pas de prix et le fisc n’a pas encore trouvé moyen de nous l’imposer, quoique… Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.