Sur les chemins de l’école

Depuis mon entrée à l’école enfantine de St-Maurice en 1951 jusqu’à la fin de ma 2e secondaire à Martigny en 1963, de nombreuses classes d’école m’ont accueilli «grâce» à un paternel toujours en exode avec sa famille. D’où le titre «Sur les chemins de l’école».

De 1947 à 1951, j’étais encore à la Grotte aux Fées.
17 ans de présence des Fournier à la grotte
C’est bien moi, avec la maman à nous.

En 1951, mes parents déménagent ensuite au fond-de-ville, dans un appartement de la boulangerie Kuhn, pour que je puisse suivre l’école à St-Maurice sans devoir chaque jour emprunter le chemin de la Grotte.

Plan du fond-de-ville en 1957, avant la «percée».
Notre appartement était au premier étage. Il y avait une chambre inhabitable au-dessus du four, la chaleur montait par une petite trappe aménagée au milieu de la pièce.
Vitrine de la boulangerie Kuhn
Détail de porte de la boulangerie Kuhn

À propos des boulangeries de St-Maurice, il y en avait encore cinq en 1957: Bochatay, Lambiel, Kuhn, Baud et Rouge.

Le fond-de-ville de St-Maurice. Grand-maman habitait dans le pâté de maison au milieu de la photo. La boulangerie Kuhn se trouvait tout à gauche de la photo.
Maison de feue ma grand-maman Alphonsine née Caillet-Bois

À 4 ans et demi donc (1951), j’ai éreinté les bancs de la maternelle à l’école primaire de St-Maurice, d’abord chez Sr Joséphine, puis St Casimir. Je n’ai que de rares souvenirs de mes camarades de cette époque, entre autres Roger Fournier, fils de Candide Fournier(?), José Casanova… Le syllabaire (cliquez sur ce mot) était le maître-mot dans les classes enfantines.

École avant son agrandissement. La salle de gym a été construite par la suite entre l’école et l’église Saint-Sigismond. Le toit a été complété par la suite par des lucarnes, sans doute celles de l’appartement du concierge.

Entrée de notre appartement à droite en face de l’Écu du Valais et tout au fond du couloir

C’est ici que nous habitions à l’époque
Orphelinat de Vérolliez (aujourd’hui Maison de la Famille) et chapelle des martyrs

Deux ans plus tard (1953), départ pour Evionnaz, j’étais la plupart du temps malade. Mes seuls souvenirs sont que l’école aurait été peinte en rose après mon départ. Là, ce serait plutôt en orange. La classe venait d’être fraîchement repeinte. Je me rappellerai toujours de cette odeur de vernis.

Nous habitions ici à Évionnaz, chez Léon, Edmond et Madame Dorsaz.
Mon école à 7 ans.

Après 11 mois seulement (1954), retour à St-Maurice, classes de Mme Coquoz, puis de Mr. Vuignier (qui habitait la Joconde), Je ne me rappelle que de son fils Gérard et de Pierre-André Anthamatten, Alain Mettan peut-être comme camarades de classe.

Retour ici en 1954, avec Jean-Claude et Bernard y venant les 10 septembre 1956 et 1957 selon leurs livrets scolaires. Je n’ai pas retrouvé le mien.
St-Maurice aujourd’hui. Nous habitions au milieu de la photo, en dessous de Marcel Mottet

Ces deux classes passées, départ pour Bex le 3 mai 1958.

Notre nouveau lieu de vie à Bex, au deuxième étage du Café du Chablais, rue du Cropt.
École de l’Allex à Bex. J’étais dans la classe tout à gauche.
Impossible de jouer au football avec un terrain en pente pareil.
Église catholique de Bex et complexe scolaire à droite

Les deux bonnes soeurs enseignantes étaient capées, du genre Soeur Marie-Archange de la Bérangère. Ladite Marie-Archange m’avait d’abord gratifié d’un 6 sur 6 pour l’écriture à la plume, rétrogradant la note le jour suivant en un 2 sur 6, ayant constaté que je faisais sagement les pleins et les déliés comme on me l’avais appris à St-Maurice. Oui mais: elle trouvait que cette manière d’écrire ruinerait potentiellement les plumes d’acier du type Soennecken en usage à Bex, alors que c’étaient des bonnes soeurs issues de la même congrégation que celles de St-Moss. Vas savoir! Je lui atteste, elle avait bon coeur en soi. Un jour, j’ai demandé à papa de me dessiner un indien. Papa m’en a fait un superbe, il était doué pour le dessin, notre papa Lopec à nous. Eh bien, Marie-Archange s’est permise de corriger le dessin. Sainte Grâce, priez pour nos âmes en délire (libre à vous d’intervertir les deux lettres du milieu du mot «Grâce» en paumant l’accent au passage).

Toute ressemblance avec la réalité est de la pure fiction

Papa ne venant que tous les deux dimanches de son chantier de Breit(en)boden à 2500 mètres, au-dessus de Zermatt, il était passionné de trottes avec sa petite famille. Et donc on loupe allègrement la messe du dimanche. Hors, chez ces gens-là, point de messe signifie départ direct à la case enfer au trépas. Astucieuses comme jamais, les bonnes soeurs ont trouvé la parade: elles m’ont refilé un livre de chant et intégré fisa dans la chorale. Et donc, plus d’excuse (pour papa également) de manquer l’office dominical. D’ailleurs, lui avait autre chose à faire que d’aller à la messe. Cela changera à Wildi-Randa, notre prochain point de chute, pour de funestes raisons plus religieuses que stratégiques: notre loueur était à la fois président de la commune et fervent catholique.

Après onze mois seulement, déménagement à Randa en Haut-Valais. Venant de Bex au climat plutôt clément, nous y sommes arrivés en mars 1959, par un temps sibérien, affrontant la neige et le froid entre la gare de Randa et le hameau de Wildi situé à 20 minutes à pied.

Long trajet à pied, dans la neige, depuis la gare de Randa en haut et la chapelle de Wildi, en bas.
Gare de Randa (1’406 m) de nos jours, à 20 minutes à pied du hameau de Wildi. La gare de Randa se situe à côté du cours d’eau de la Mattervispa. Les trains doivent encore gravir 200 mètres de dénivelé grâce aux roues dentées (train à crémaillère), afin d’atteindre Zermatt via Täsch, à 9 km de distance.
Notre nouveau foyer, au deuxième, chez la famille Summermatter
Notre nouvelle demeure à Wildi-Randa. Nous étions au deuxième.
L’école primaire de Randa, à 20 minutes de marche du hameau de Wildi
Nous tutoyions les cieux à Randa.

L’année scolaire allant de novembre à fin avril, s’ensuivit pour nous une longue période non-scolaire de 7 mois, puis reprise des classes en novembre 1959. J’ai passé 2 années d’école primaire sous la conduite du régent Oskar Schwarzen, puis une année d’école secondaire à St-Niklaus (régent: M. Brigger. Le train partait tous les matins de Randa à 7h30, il me fallait marcher jusqu’à la gare, 20 minutes de distance; puis retour le soir, départ de St-Niklaus à 17h20, un quart d’heure de marche le long des voies jusqu’à la gare. Plutôt dangereux, une personne s’était déjà fait happée à la hauteur de l’école. Arrivée à la maison vers 18h00, puis repas et ensuite devoirs au salon.

Sankt-Niklaus de nos jours
Ma salle de classe, bien présente dans mes souvenirs.

En 1962, déménagement à Martigny, Villa Almeras …:

…, puis nouveau déménagement aux Glariers, notre papa à nous ayant la bonne idée d’acquérir l’appartement dans lequel je réside actuellement.

Ma résidence actuelle, au centre en bas
Les Glariers sous la neige, avant le réchauffement climatique. Tu parles!

Je suis entré début septembre 1962 à la 2e secondaire de Martigny, prof principal Maurice Gross, avec un changement notoire par rapport à St-Niklaus: différents enseignants se relevant, qui pour le chant (M. Martin, qui pour le dessin (M. Schalbetter) ou encore la religion avec Ouin-Oin. Et piscine, patinoire avec l’école. Les vacances, quoi.

L’école secondaire était au sous-sol à l’époque: ici, la première à droite (Denis Puippe),
la deuxième à gauche (Maurice Gross, dit Popeye).
C’est sur cet escalier que s’est terminé ma scolarité un soir du mercredi 20 juin 1963, avec fête de fin d’école. Je me rappelle avoir eu un gros abcès au-dessus de l’oeil droite, ce qui m’a un peu gâché la fête à 16 ans.

Fin de scolarité et entrée comme apprenti à l’UBS en août 1963.